10 idées reçues sur les bébés

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Tout se joue avant 6 ans

Le pédiatre américain Fitzuh Dodson en avait fait un best-seller mondial. Les neurosciences ont démontré depuis, la capacité du cerveau à se façonner tout au long de la vie. Ce dernier ne développe d'ailleurs le maximum de ses aptitudes qu'entre 15 et 30 ans. A partir de 15 ans, nos 100 milliards de neurones s'affinent, réagissant aux facteurs extérieurs. Les ados sont donc aussi sensibles que les bébés à la qualité des liens que l'on noue avec eux. 

Un nourrisson fusionne avec sa mère

Arlette Streri, professeure de psychologie du développement de l'université de Paris-Descartes, démontre que le nourrisson opère une distinction entre lui et les autres, même sa mère. Ses comportements son différents quand elle le caresse ou que lui-même se caresse le visage : il fait la différence. Le bébé sait qu'il est distinct. 

Il va s'habituer aux bras !

Avant, on disait qu'il ne fallait pas dorloter bébé pour qu'il parvienne à se détacher. Les psychologues expliquent aujourd'hui que plus la mère prend son enfant, nouant une relation riche avec lui, plus il saura éprouver la capacité à être seul. Les neurosciences affectives en apportent la preuve : des contacts affectueux ont un effet positif sur le développement du cerveau du bébé, sa capacité à ressentir de l'empathie et à entrer en interaction avec les autres. 

Il aime toutes les musiques 

Longtemps, on ne leur a chanté que des berceuses, avant de les initier au jazz, au rock. En réalité, nos grands-mères avaient raison : les bébés préfèrent de loin les berceuses, et ce, dès la naissance, a conclu une psychologue de l'université de Kyoto. Un chercheur a aussi prouvé que l'enfant écoute plus attentivement une chanson interprétée par sa mère en direct qu'enregistrée en son absence. Rien ne remplace la voix de celle qui vous a mis au monde, même si elle chante faux. 

On doit tout lui apprendre

Un ouvrage célèbre, The Scientist in the Crib (le Scientifique au berceau), démontre le parallèle existant entre le comportement du petit enfant et les stratégies de recherche des scientifiques. Autrement dit, l'enfant est naturellement un apprenti chercheur. Ses capacités intellectuelles fondamentales - catégoriser, rêver, penser, raisonner, apprendre - ne lui viennent pas de ses parents, qui se contentent de transmettre des connaissances. La chercheuse Emilia Ferreiro a été la première en 2008, à mettre en lumière l'intérêt précoce des jeunes enfants (jusqu'à 5 ans) pour les livres, même sans stimulation. C'est en grandissant qu'ils perdent cet intérêt s'ils ne sont pas familiarisés. 

Il croit ce qu'on lui raconte

Non les petits ne sont ni animistes ni anthropomorphe, comme on l'a longtemps pensé. Ils savent qu'un caillou ne peut pas pleurer et qu'un animal se déplace tout seul, contrairement à leur ours en peluche. En 2006, il a été démontré qu'un enfant de 3 ans sait distinguer un être réel d'un être fictif, comme un chien qui parle. Et ce n'est pas parce qu'ils admettent facilement l'existence d'un être doté de pouvoirs extraordinaires comme le Père-Noël qu'ils en concluent pour autant qu'un traineau puisse voler. 

Il est trop petit pour jouer au coucou-caché

La théorie de la "permanence de l'objet" mise au point par le psychologue Jean Piaget disait ceci : les enfants comprennent seulement entre 9 à 18 mois qu'un objet que l'on cache soudain à leur vue n'a pas disparu comme par magie. C'est le jeu du coucou-caché, dont on sait qu'il rend les bébés plus toniques, communicatifs et expérimentateurs. Grâce à la vidéo et à l'ordinateur, des chercheurs américains ont pu mesurer pour la première fois précisément les réactions visuelles de bébé entre 3 mois et 5 mois, prouvant que ceux-ci savent que leur jouet continuent d'exister même s'ils ne le voient plus. Tel est pris qui croyait prendre. 

Il ne voit qu'en noir et blanc

Inutile de lui choisir un mobile avec des moutons noirs et blancs pour mieux le captiver ! Dès 1 mois, le bébé ajoute des couleurs à sa palette visuelle. Il a besoin de bleus et de jaunes, plus intense que les rouges et les verts pour les voir, mais dès 4 mois il repère les nuances d'une même couleur. Des résultats obtenus grâce à des appareils plus sophistiqués mais aussi à un changement de protocole. Jusqu'à présent, les tests effectués sur la vision du nourrisson portaient sur des cercles noirs et blancs.

D'accord, il est génial, mais il ne sait pas encore compter

Les nourrissons ont des ressources incroyables, dit-on aujourd'hui. Et c'est vrai ! Mais de là à distinguer, dès les premiers mois, nombres et longueurs, formes et positions, en ayant même des notions de physique, il ne faudrait pas pousser ! pourtant c'est prouvé : ils repèrent des anomalies, par exemple, une boule qui se déplace toute seule. A 6 mois, un bébé fait même la différence entre un groupe de huit et un groupe de seize (soit 1 rapport de 1 à 2) ; à 9 mois, il distingue un groupe de huit d'un groupe de douze (soit un rapport de 2 à 3). Encore plus bluffant : quand on lui montre un groupe de cinq points qui vont se cacher derrière un gros carré noir, puis un deuxième groupe de cinq points qui se dissimulent derrière le même carré, il est très surpris de ne découvrir que cinq points et non dix. 

Il marchera tard, comme son père

On a longtemps pensé que l'architecture du cerveau du bébé était prédéterminée dès sa naissance, sur la base des caractéristiques génétiques transmises par ses parents. D'ailleurs, l'environnement familial alimente en général cette croyance pour se rassurer. Or le développement du cerveau repose sur une interaction complexe entre les gènes et les expériences vécues au quotidien. 

C'est comme si l'enfant arrivait au monde avec une besace pleine d'outils que lui ont offerte ses parents, mais c'est lui qui va la trier, la vider et la remplir au fur et à mesure de ses expériences. 

source : Femina - Valérie Josselin

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